2CPE
Notre projet "travaux de retenue" est né de notre frustration à encadrer des élèves pendant les temps de retenue sans que ces temps ne nous paraissent véritablement bénéfiques aux élèves. Ainsi, dans la majorité des cas, nous n’apercevions pas chez eux de changement de perspectives vis-à-vis des manquements commis. Pire, ces temps semblaient parfois être à l’origine du développement d’un sentiment d’injustice et d’un plus fort rejet de l’école. Dès lors, il s’agissait d’une part d’aider les élèves à comprendre les problèmes induits par leur comportement ; d’autre part d’éviter tout sentiment d’injustice. La visée globale est donc de proposer des travaux réflexifs dans un cadre bienveillant et accueillant. En somme, proposer un cadre véritablement éducatif.
Nous avons donc associé les travaux à des manquements afin que ceux-ci correspondent le plus possible à la situation vécue par le jeune. L’idée est que l’élève comprenne l’intérêt de ce temps de retenue en faisant un lien entre le travail réalisé et l’erreur commise. D’ailleurs, nous employons volontairement les termes « d’aider à faire comprendre » car nous ne pensons pas que ces travaux soient suffisants. Un véritable accompagnement est nécessaire. Il nous semble ainsi primordial que les personnes qui encadrent la retenue soient en mesure d’écouter l’élève et de faire un lien entre le travail proposé et le manquement commis. Cela implique à la fois que l’adulte soit pleinement éducateur et qu’il ait une connaissance des travaux donnés aux élèves. Nous pensons que c’est notamment l’explicitation de ce lien entre le travail réalisé et le manquement commis qui permettront de justifier aux yeux du jeune l’intérêt de ce temps de retenue. Bien-sûr ce lien n’est pas suffisant et une réflexion collective sur les temps, les espaces et le sens des punitions au sein de l’établissement doit être menée. Ce projet ne prenant sens que dans le cadre d’une école bienveillante et exigeante, qui prend soin des jeunes qu’elle accueille tout en cherchant à faire advenir chez eux de futurs citoyens.
Tristan et Alexis Vidal